De quelles manières les collaborations EU-LAC peuvent-elles participer à la réduction de la fracture numérique, tout en favorisant des dispositifs inclusifs et innovants?
La crise sanitaire a fait apparaître de nouvelles interrogations quant à la poursuite équitable de l’apprentissage, en particulier pour l’accès à l’éducation et aux ressources numériques. Les écarts importants existent entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci. Ainsi, depuis le début de la pandémie, les établissements scolaires des pays européens ont fermé entre 12 et 46 semaines tandis que ceux d’Amérique Latine et des Caraïbes ont connu entre 15 et 73 semaines de fermeture, (Global monitoring of school closures, UNESCO). Par ailleurs, les solutions apportées par l’enseignement à distance et en ligne se sont révélées contre-productives pour l’enseignement des filles dans certains contextes socio-culturels (UNESCO, 2021).
La question d’un accès à l’éducation équitable et inclusif se trouve donc posée en des termes renouvelés et vivaces. Les Ressources Éducatives Libres (REL) représentent par exemple une alternative pertinente et rationnelle pour relever les défis de la démocratisation de l’éducation et de l’inclusion sociale. De la même manière, des innovations déjà existantes pourraient être exploitées pour inventer des dispositifs éducatifs novateurs et compétitifs. Enfin, les investissements engagés par les États lors de cette crise doivent désormais être exploités afin « de créer des systèmes résilients capables de résister à l’impact des crises futures. Les pays à revenu faible, en particulier, doivent recevoir le soutien dont ils ont besoin pour le faire également » (ibid.), ce qui suppose l’établissement de relations partenariales entre pays des Nords et des Suds.
L’omniprésence du numérique et son développement invitent donc à s’interroger sur l’inclusion numérique, mais également sur le rôle joué par l’éducation pour favoriser cette inclusion. En présence d’inégalités des systèmes éducatifs tout autant que d’infrastructures, nul projet commun viable et pérenne. Ainsi, de quelles manières les collaborations EU-LAC peuvent-elles participer à la réduction de la fracture numérique, tout en favorisant des dispositifs inclusifs et innovants?
Intervenants :
Ana Lúcia Gazzola, Professeure émérite à l'Université fédérale de Minas Gerais et ancienne directrice de l'IESALC-UNESCO [participation à distance]
Paula Cubillos Celis, Docteure en sociologie, responsable de projets à la division éducation, Formation et Emploi de l’Agence française de développement
Leandro Folgar, Président du Plan Ceibal
Luc Massou, Professeur des Universités (Université de Lorraine) et conseiller scientifique et pédagogique (DGESIP, MESRI)
Luis Eliecer Cadenas Marin, Directeur exécutif de RedCLARA
Modération : Alfonso Martinez Saenz, Coordinateur adjoint du département des politiques d'égalité de genre pour EUROsociAL+ et modérateur de la table ronde
Conclusions du colloque
- Emilie Remond, Chercheuse associée en sciences de l'information et de la communication à l'unité de recherche Techné (Université de Poitiers), coordinatrice scientifique du colloque
- Carlos Quenan, Professeur d'économie à l'IHEAL CREDA (Université Sorbonne Nouvelle), coordinateur scientifique du colloque
3 place Louis Armand
75012 Paris