Collection Des Amériques, créée dans le cadre d'un partenariat entre l'IdA et les Presses universitaires de Rennes
Le Chili constitue un laboratoire de la néo-libéralisation des ressources en eau depuis l'application du Code de l'eau de 1981 et de la Constitution de 1980 aujourd'hui contestés. Cet ouvrage reconstitue les transformations des pratiques d'accès à l'eau dans la vallée semi-aride d'Elqui située au nord du pays, aux abords du désert d'Atacama, depuis la seconde moitié du XXème siècle. Il révèle les stratégies déployées par les entreprises agricoles, minières et immobilières pour s'approprier l'eau. À partir d'une enquête empirique, il présente le rôle des organisations chargées du partage quotidien de l'eau dans ces stratégies et dans la construction de résistances à celle-ci. Au sein du cadre de la géographie juridique, il revient sur les conditions d'expansion de l'extractivisme, sur la construction sociale de la pénurie d'eau et sur la complexité des processus de libéralisation des ressources. Dans le contexte actuel du changement constitutionnel et de sécheresse que traverse le Chili, il propose une lecture critique du droit de l'eau, du droit à l'eau.
Chloé Nicolas-Artero est docteure en géographie. Elle a soutenu sa thèse de doctorat au CREDA (UMR 7227) de l'Université Sorbonne Nouvelle. Depuis 2023, elle est post-doctorante au Politecnico di Milano en Italie. Ses recherches portent sur la construction sociale des pénuries d'eau et ses effets dans les régions semi-arides.