Collection Des Amériques, créée dans le cadre d'un partenariat entre l'IdA et les Presses universitaires de Rennes
Cet ouvrage a été financé par l'Institut des Amériques dans le cadre de son partenariat avec les PUR.
Cet ouvrage cherche à comprendre les processus de marginalisation à travers l'étude de la prostitution à San José du Costa Rica entre 1870 et 1930. La démarche adoptée est différente des études classiques sur la marginalité puisque l'objectif n'est pas d'étudier un groupe donné, les prostituées, mais de comprendre sa formation et de saisir la signification de la notion de marginalisation, à un moment et dans un espace donnés.
Soumise à un contexte socioculturel patriarcal qui limite sa vie à son rôle de fille puis d'épouse et de mère, la femme voit ses possibilités comportementales réduites à une dichotomie absolutiste : elle n'a pas d'autre choix que de respecter les critères d'honorabilité établis par la société afin de correspondre à l'idéal de virginité féminine ; ou de les transgresser, prenant alors le risque d'être considérée comme une prostituée. Dans cette perspective, la prostitution n'apparaît pas comme un « état » mais en tant que construction sociale.
Une telle démarche implique d'aborder les comportements sociaux dans une perspective globale, en diversifiant les approches, d'étudier les structures sociales pour définir le contexte dans lequel naît et évolue la marginalité et d'analyser les liens sociaux à partir des individualités marginalisées. Entre les deux, une série de mécanismes qui, ensemble, créent la marginalité en tant que résultat « d'attributs individuels ou collectifs ».
Marion Giraldou-Gonzalez Portales est docteure en Histoire. Sa thèse a été réalisée à l'université de Toulouse II – Le Mirail (FRAMESPA), en co-tutelle avec l'université de San José au Costa Rica. Par la suite, elle a enseigné à Cuba tout en poursuivant ses recherches sur la prostitution et les processus de marginalisation dans ce pays.