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Photo de Nicolas Ellison prise sur son terrain dans la communauté nahua de Cuetzalan, Mexique
Maître.sse de conférences
Maître de conférences
Maîtresse de conférences
CEMCA - UMIFRE16
Anthropologie, Ethnologie

Licencié en ethnologie et archéologie auprès de l'Université de Fribourg en Allemagne, diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble et docteur en anthropologie (dir. J.C. Garavaglia, EHESS, 2004), Nicolas Ellison a fait son postdoctorat en Ecosse à l’Université d’Aberdeen, en collaboration avec Tim Ingold, puis a enseigné à l’Université de Saint Andrews et à l’Université d’Aberdeen, où il a aussi été responsable de la coopération internationale décentralisée avant d’être élu à l’EHESS.

Après une courte expérience professionnelle en ONG, en Bosnie-Herzégovine au sortir du conflit d’abord, puis dans un projet d’écotourisme runa-shuar en Equateur, son premier terrain a porté sur les positionnements identitaires et les dynamiques de développement agricole dans les communautés tzotziles des Altos du Chiapas, Mexique. Son second terrain mexicain étudiait les rapports entre l’appréhension de l’environnement et le statut de l’économie chez les Totonaques de la Sierra de Puebla- d’abord autour de la complémentarité entre culture du maïs et celle du café sous couvert forestier puis autour du rapport au monde sylvestre et de la transmission-reformulation de celui-ci à travers les danses rituelles et la négociation des projets de développement durable. 

Conformément à son projet de revisiter l’anthropologie économique à partir des problématiques de l’anthropologie de l’environnement, d’autres terrains chez les Totonaques et les Nahuas de la même région, mais aussi dans les Highlands d’Ecosse lui ont permis de développer une réflexion générale sur les politiques de la nature et l’anthropologie du paysage. 

Fruit d’un détachement auprès du Centre d’études mexicaines et centreaméricaines (CEMCA, UMIFRE16), ses recherches en cours portent notamment sur la question des interactions entre savoirs scientifiques et vernaculaires dans la réception-résistance faces aux biotechnologies. Cette problématique, appréhendée à partir de l’ethnographie des pratiques et interactions hommes-plantes dans le cas de la défense des maïs natifs, est explorée sur son terrain de longue date parmi les Totonaques de la Sierra de Puebla tout en élargissant, depuis 2016, l’analyse au cas des Nahuas voisins. Une question d’intérêt particulier y est celle des recompositions des rapports au territoire ou des cosmopolitiques territoriales amérindiennes dans le cadre de la mise en patrimoine (déplacements ontologiques et leur impact dans la transmission des savoirs vernaculaires, sélection des éléments compatibles à la construction d’un “patrimoine bioculturel”), ce qui laisse entrevoir de riches perspectives comparatives avec d’autres terrains américanistes.