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Dans le cadre de l’exposition “El fúturo detrás” au Parque de la Memoria à Buenos Aires, le pôle Cône Sud, coordonné par Marjolaine David, soutient les activités publiques qui proposent des activations de l’exposition. Le samedi 16 février a eu lieu une table ronde autour du Projet Vénus avec la participation de Roberto Jacoby, Kiwi Sainz et Gisela Lipchitz, ex-intégrant.es de ce projet. Le projet Vénus est une société alternative et utopique créée lors de la crise économique sociale et politique de 2001 en Argentine. Face au manque d’argent en circulation, aux mesures drastiques imposées par le FMI, à la pauvreté à la désoccupation extrême, un réseau d’invidivu.es (artistes, scientifiques, professeur.es, journalistes, chauffeur.ses de taxi, électricien.nes, médecin.es etc) et de groupes comme des communautés de quartiers, collectifs d’artistes, assemblés, clubs,  a créé cette micro-société autogérés dans le but d’échanger à travers la création d’une monnaie propre, le “Vénus”, des biens, des services, des habiletés et des connaissances. Le Vénus, nommé “monnaie du désir” représentait ainsi une marque d’appartenance éthique à la société, un outil de souveraineté face à la pénurie du pesos argentin. 


 

Kiwi Sainz et Roberto Jacoby, artistes en partie à l'origine du projet, ont raconté cette expérience qui s’est déroulée de 2000 à 2006 à Buenos Aires et a permis de créer des stratégies de survie basées sur la joie, la créativité et le partage face à la désintégration sociale et institutionnelle du quotidien. Leur récit a ainsi mêlé des anecdotes sur le type d’objet troquées et les différents projets menés par les Vénusiens et Vénusiennes avec un aperçu des modes d'organisation de la société alternative, via le web, avec à un site rudimentaire, précurseur des réseaux sociaux, mais aussi avec la revue Vénus qui permettait de faire circuler les petites annonces des biens et services que chacun.es offraient à la société. Cette expérience politique et économique à la fois ludique, humoristique et créative était ainsi une “technologie de l’amitié”, biopolitique fait-maison face à la crise, puisque “personne n’était pauvre à Vénus”. Via la présentation de projets partagés, soumis à la votation, les membres pouvaient ainsi créer un projet en s’associant entre plusieurs et pouvoir ainsi le financer avec un fond Vénus. La société alternative a mené de nombreux projets basés sur le lien, la recherche de communication et de rencontres entre les quelques 500 intégrant.es de la société, à contre-courant des communautés virtuelles: championnat de box, cabaret de l’échec, karaokés, biennales d’art, défilés de rue, occupation artistiques de lieux, voyages en dehors de la ville, création de vidéos, furent quelques unes des initiatives menées par les vénusien.es.


 

La table ronde s’est terminée par un tirage au sort, permettant à trois participant.es de remporter des prix: des billets Vénus originaux, et un vin mousseux Vénus.

"ERA DE VENUS. Integrantes del Proyecto Venus (2000-2006)”
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"ERA DE VENUS. Integrantes del Proyecto Venus (2000-2006)”
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"ERA DE VENUS. Integrantes del Proyecto Venus (2000-2006)”
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"ERA DE VENUS. Integrantes del Proyecto Venus (2000-2006)”
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"ERA DE VENUS. Integrantes del Proyecto Venus (2000-2006)”
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"ERA DE VENUS. Integrantes del Proyecto Venus (2000-2006)”
Table ronde
17 février 2024
Parque de la Memoria, Buenos Aires, Argentina
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