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Dans le cadre du séminaire "Culture savante et culture populaire" du CRICCAL

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Lxs que perreaban pa' respirar

Emma Gioia (LESA, Aix-Marseille Université) partagera des tentatives de descriptions « anarchiviques » de danses reggaetón telles que déployées par des danseur.ses latino-américain.es rencontrées dans des fêtes ’’latino’’ ou latinas en France. Dans un premier temps, la méthode de recherche-création « anarchiviste » sera explicitée. Les approches récentes de l’anarchive de danse – telles que développées par les chercheur.ses Timmy de Laet ou Erin Manning, où les danses scéniques occidentales et leurs corps, apparaissent comme des objets qui échappent à la capture, à la fixation, comme des lieux en mouvement, où les notions d’archive, d’histoire et de mémoire sont catapultées – seront reprises et resituées à l’aune de l’histoire abandonnée des danses populaires latino-américaines et de leur commodification dans le contexte de leurs circulations en France, où celles-ci prolifèrent tout en étant oubliées. Dans un deuxième temps, seront décrites plusieurs (o b)scènes de danse, où des jeunes et moins jeunes danseur.ses latino-américain.es résidant en France, venu.es de différents pays et régions d’Amérique Latine, de différents milieux sociaux, et aux orientations sexuelles multiples, se rencontrent spontanément ou bien s’organisent dans des groupes créés sur les réseaux sociaux, « Para hacer memoria », « para sentirme en casa », « para extraerme », « para respirar », « para sentir mi latinidad correr a través de las venas» etc... Dans un dialogue avec les travaux des chercheur.ses en danse Marta Savigliano, Adanna Kai Jones et Ramon Rivera Servera sur des micro-tactiques dansées de réappropriation du tango, du wining et du reggaetón au sein de la diaspora afro/latino/caribéenne aux États-Unis, ces danses seront resituées au sein des trajectoires individuelles de ces danseur.ses et dans l’histoire longue de danses érotiques afro-latines. Il sera finalement démontré comment les improvisations reterrit orialisantes de ces danseur.ses – qui frottent et remuent leurs corps et leurs fesses contre d’autres fesses, d’autres corps, d’autres sols et d’autres murs – peuvent constituer des actes de résistance aux processus de codification et de décontextualisation du perreo, qu’il est urgent de décrire et d'accompagner pour décolonialiser l'histoire de la danse.

Voir aussi : 

Seminario
Le 16 juin 2023
De 17h à 19h
Maison de la Recherche de Paris 3

4, rue des Irlandais, Paris 5e, en salle du Conseil

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