Mots-clés : Anthropologie sociale ; Andes péruviennes ; pratiques langagières ; domination ; violences de genre ; quechua ; pragmatique
Parcours de recherche. Mes recherches en anthropologie se déploient dans les Andes centrales péruviennes. J’interroge les rapports de domination depuis la micro-échelle des pratiques langagières quechua-espagnol. Dans une perspective pragmatique, attentive aux cadres de l’interaction, je me focalise en particulier sur l’humour, l'insulte, le silence et la médisance. Ainsi, ma thèse s'est centrée sur des performances verbales burlesques, en quechua, au cours desquelles les habitants d'une communauté mettent en scène l’alliance hétérosexuelle et ses violences de manière critique et réflexive. Mon projet postdoctoral, en cours, interroge les silences, les médisances et les injures à l’égard des femmes stérilisées sous le gouvernement de Fujimori (1996-2000). Je cherche à comprendre pourquoi les femmes qui ont été abusées par l’État, au travers de la campagne de stérilisation forcée, sont ensuite stigmatisées au sein de leurs communautés et rejetées hors de l’ordre social de l’alliance.
Formation et activités professionnelles. Je me suis formée en anthropologie sociale à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et en linguistique quechua à l'INALCO. Soutenue en 2019, ma thèse intitulée La farce verbale quechua. Une ethnographe en pays burlesque et érotique a été codirigée par Emmanuel Désveaux, anthropologue américaniste (EHESS), et par César Itier, spécialiste du quechua (INALCO). J'ai ensuite été attachée de recherche et d'enseignement à l'EHESS (2019-2011) et j'ai participé au programme ANR "Les carnets nambikwara de Lévi-Strauss" en tant qu'ingénieure d'étude puis postdoctorante (2019-2023). Après un postdoctorat au Chili financé par l'Agence national de Recherche et Développement (ANID, 2023-2024), je suis aujourd'hui chargée de recherche en anthropologie au CREDA (Centre de recherche et de documentation des Amériques).