
Intervenantes : Guillaume Gaudin (Université Toulouse Jean Jaurès) et Hilary Sanders (Université Toulouse Jean Jaurès)
Discutant.e : à définir
L’océan Pacifique est un facteur d’unité et de diversité géographiques, environnementales et historiques pour l’ensemble du continent américain. On sait que le littoral offre depuis au moins deux mille ans des ressources qui sont échangées soit vers l’intérieur, soit vers d’autres zones côtières. Les coquillages précieux spondylus princeps de la région de Colima se trouvent à Teotihuacan dès 150. Il est probable que le port de Zacatula ou la province panaméenne aient très tôt établi des échanges commerciaux avec la côte équatorienne.
Par-delà le littoral américain, l’immense océan Pacifique est aussi le théâtre d’échanges anciens et continuels. Les voyages entre les îles du Pacifique et l’Amérique commencent à être bien connus comme les contacts entre la Polynésie et la zone centrale du Chili aux XIV-XVe siècles, Guayaquil ou encore Santa Barbara (actuels États-Unis) ; les Hawaiiens sont également en relation avec l’Amérique. En ce qui concerne, l’échange des plantes, il est aussi probable que la noix de coco asiatique soit arrivée sur les plages d’Amérique centrale depuis la Polynésie poussée par des courants océaniques. Par ailleurs, si l’on remonte au-delà de 13 000 ans avant notre ère, les préhistoriens ont démontré une navigation en cabotage dans le Pacifique qui aurait permis le peuplement de l’Amérique du Sud. L’intensification des échanges se produit avec l’irruption des Hispaniques sur les côtes Pacifique. En 1513, Vasco Núñez de Balboa, après avoir traversé l’isthme du Darien, « découvre » et prend possession de la « mar del Sur ». Après plusieurs échecs, les Hispaniques colonisent les Philippines à partir de 1565. Pendant 250 ans, l’Amérique et l’Asie entretiennent des liens économiques, migratoires et culturels qui passent par le Galion de Manille ou Nao de China. Cette liaison maritime annuelle relie Acapulco et Manille. Aux XIXe et XXe siècles, ces relations Asie-Amérique connaissent une nouvelle histoire migratoire tant en Amérique ibérique qu’en Amérique anglophone.