Mots clefs thématiques : Cinéma hollywoodien classique
Léa Aliamus est doctorante en études cinématographiques. Après un mémoire de Master 1 sous la direction de David Vasse sur le cinéma de Michael Cimino, plus précisément sur la mise en perspective du regard agissant dans la représentation fantasmatique du territoire américain à travers les personnages de Thunderbolt and Lightfoot (Le Canardeur, 1974) et de Sunchaser (1996), et un mémoire de Master 2 sous la direction de Philippe Ortoli sur l’œuvre de Robert Aldrich, en particulier sur la représentation du passé et de sa résurgence au sein de la composition des héros de quatre westerns : Apache (Bronco Apache, 1954), Vera Cruz (1954), The Last Sunset (El Perdido, 1961) et Ulzana’s Raid (Fureur apache, 1972), elle réalise une thèse sous la direction de Philippe Ortoli portant sur la question du point de vue dans le cinéma fantastique hollywoodien des années 1940. Ce travail se propose d'étudier la spécificité d'un corpus de films hollywoodiens classiques entretenant un rapport singulier avec le genre fantastique. Ces œuvres, marquées par l'hésitation entre explication rationnelle et surnaturelle, rêve et réalité, passé et présent, réel et imaginaire donnent lieu à une étude centrée sur l'onirisme et sur les figures spectrales et évanescentes, bien souvent au centre de la narration. Est privilégiée ici la représentation de l'espace temps, tout d'abord donné comme réel et objectif, pour muter très vite en une projection fantasmatique de l'intériorité d'un personnage. Cette réflexion proprement cinématographique a également pour enjeu de penser cet ensemble de films au regard des représentations littéraires (littérature essentiellement britannique et allemande, constituée par les œuvres de Ann Radcliffe, Matthew G. Lewis, Horace Walpole, Charles Robert Maturin et E. T. A. Hoffmann notamment), picturale (peinture romantique allemande et symboliste) et photographique (photographie spirite et pictorialiste de la fin du XIXème et du début du XXème siècle), représentant ces mêmes thèmes, pour réfléchir à la façon dont le cinéma s'est nourri de ces autres arts, mais également à la façon dont il s'en est affranchi pour créer des formes nouvelles.